Dans ce nouveau numéro de votre rubrique ‘’Echos des Bénéficiaires des Produits FNFI’’, nous vous conduisons à Yadè, dans la Région de la Kara, pour mettre sous les feux de la rampe les témoignages de Naka Tchalla, vendeuse de boisson locale Tchouk, bénéficiaire du Produit APSEF du FNFI.
Un attroupement matinal presque quotidien ici à Kara, nous sommes à 420 km au nord de Lomé. Naka Tchalla a fait le trajet depuis Yadé Bohou ce matin, c’est une dizaine de Km plus au nord pour se rendre à PROMOFINANCE, une Institution de Microfinance partenaire du FNFI. Pour Naka, PROMOFINANCE est sa banque, c’est son Institution de Microfinance, c’est son dernier rempart.
‘’ Quand on dit qu’il y a la pauvreté dans notre pays, j’avoue que beaucoup de personnes sont hésitants à croire. Pourtant, moi je peux vous assurer que je connais des personnes qui n’ont jamais tenu de leurs mains un simple billet de 5.000. Et avant le lancement du FNFI, je faisais bien partie de ses personnes. ‘’
C’est la deuxième fois que Naka Tchalla vient ici à PROMOFINANCE en l’espace de 6 mois, elle vient solder sa seconde tranche du crédit APSEF et remplir les formalités pour percevoir la troisième tranche. Elle plus que convaincue, qu’on l’écoute mieux ici.
‘’ Le FNFI nous a permis véritablement de sortir de la pauvreté. Je me suis laissé convaincre par le FNFI depuis son lancement grâce à ses nombreuses campagnes d’informations et de communication. C’est extraordinaire de savoir qu’ayant fait mains et pieds auprès des Institutions de Microfinance classiques pour avoir le microcrédit sans succès, le Gouvernement pense aux plus vulnérables en mettant à leur disposition un crédit sans garantie et sans épargne préalable. De fil en aiguille, je me suis conformé à toutes les dispositions pré crédit et j’ai obtenu successivement une première tranche du crédit APSEF de 30.000 FCFA, une seconde de 40.000 FCA. Ceci m’a permis de démarrer la vente de boisson locale Tchouk ici à Yadé. Et comme vous le savez, ici au nord, la boisson locale est une boisson très bien appréciée par les populations’’.
L’expérience de Naka fait tache d’huile dans toute la région, car elle fait partie des premières bénéficiaires du Fonds National de la Finance Inclusive dans la Région. Et pour elle, le développent de son milieu passe par elle.
‘’ Etant moi-même le fruit de l’impact FNFI, j’ai pris l’initiative de regrouper les femmes de mon quartier chaque soir quand je finis de vendre la boisson locale. Au menu, des séances de discussions autour des produits du FNFI. Car je me suis rendu compte que bon nombre de femmes sont encore hésitantes. Les discussions que nous menons arrivent à dissiper les craintes et les appréhensions des femmes qui aussitôt se mettent en groupes solidaires pour se rapprocher des institutions de microfinance partenaires. Avec ces séances ponctuelles de sensibilisation, j’ai le sentiment, de contribuer d’une certaine manière au développement de la chaine de l’inclusion financière’’.
Naka est très ambitieuse, et pour cause son activité se déroule très bien dans une ville où la viande de porc et la boisson locale font bon ménage. A Yadé, que ce soit le jour du marché ou un jour ordinaire, la boisson locale coule à flot, entre deux calebasses de tchouk, les populations pour la grande majorité paysanne se racontent des petites anecdotes de quoi se distraire avant de reprendre une nouvelle journée de travail. Et c’est justement le lieu pour Naka de faire de bonnes affaires.
‘’ Je suis une spécialiste de la boisson locale. Je brasse encore et toujours le mil dans mes grosses marmites noires pour sortir un produit fini qui est très bien apprécié ici. Dans le milieu, on m’appelle RFI, car tout se raconte et tout se dévoile dans mon cabaret. Je vous précise qu’il y a même des personnes qui viennent de Pya, Tchitchao et même Kara rien que pour boire une ou deux calebasses de tchouk. Ceci est extraordinaire, car à la fin de la journée, quand je fais le bilan, je me rends compte que j’ai une clientèle assez diversifiée et ceci contribue à renforcer mon revenu’’.
Notre entretien avec dame Naka dure plus d’hue heure et nous nous rendons compte qu’elle est un véritable chef d’orchestre dans son milieu. Des petites anecdotes par moment, des conseils aux plus jeunes et aux plus petits, voici en quelques mots le résumé du quotidien de Dame Naka ici à Yadé où elle vit depuis plus de quatre décennies.
A la question de savoir si elle n’est pas tentée d’aller vivre en ville, à Kara par exemple, sa réponse est toute directe. ‘’ Ici ou à Kara, le FNFI m’aurait permis de me prendre en charge. Donc je préfère rester ici, je me sens bien, c’est la terre de mes parents, c’est la terre de mes ancêtres.’’
Des témoignages qui confirment bien qu’avec le FNFI, on ne prête plus qu’aux riches !
KD