Comme le font plusieurs femmes Togolaises et africaines, Sowu Atsufe participait à des tontines pour financer ses activités génératrices de revenus. Ce système d’épargne collective tournante, où chacun cotise et reçoit à tour de rôle, permet de surmonter les difficultés d’accès au crédit ou de taux d’intérêt dissuasifs. L’inconvénient de cette pratique informelle est que le fonds commun est distribué tour à tour à chacun des membres, désigné en général par tirage au sort. Fort heureusement, en 2014, le Togo lance le Fonds National de la Finance Inclusive FNFI avec des produits innovants et adaptés. Sowu Atsufe fait le bon choix, obtient son premier crédit et se lance dans la vente de pagnes. Retour sur l’histoire de cette commerçante hors du commun.
PARCOURS
Sowu Atsufe est une femme Togolaise qui a grandi à Tsévié dans un foyer de commerçants (père commerçant et mère vendeuse de condiments). Depuis sa petite enfance, Sowu Atsufe avait l’habitude de travailler aux côtés de sa mère. Cette dernière, malgré sa volonté, n’avait pas les ressources pour aider sa fille à lancer ses propres activités génératrices de revenus. « Mais mon ambition a toujours été d’être à mon propre compte plus tard. Il était donc crucial de trouver de l’argent pour démarrer une activité », confie-t-elle. L’idée de Atsufe était de se lancer d’abord dans l’alimentation générale à domicile afin de pouvoir épargner et constituer un capital conséquent. Pour réaliser ce premier projet, elle a dû trouver un moyen de gagner de l’argent : une tontine de quartier.
Mais, le rêve de Sowu est de revendre des pagnes à Tsévié. Rêve qu’elle réalisa avec le FNFI. En effet, elle fait partie des premières bénéficiaires. « Après le lancement du FNFI, au lieu de continuer avec les tontines, j’ai opté pour les crédits du Fonds. Avec mon premier prêt, j’ai acheté des pagnes moins chers pour la revente. Et ça a marché. Avec les bénéfices et les crédits suivants, j’ai agrandi mon business ». Ses revenus lui ont également permis de louer une boutique. Aujourd’hui, elle ne se contente plus de vendre ses pagnes en détail car elle a entre-temps reçu un prêt Nkodédé qui lui a permis de devenir grossiste. Elle vend désormais aussi des bassines faites en plastiques.
DEMARCHE STRATEGIQUE
Dès le départ, l’ambition de Sowu Atsufe est de fournir aux populations de Tsévié des pagnes de tous les prix. Pour y arriver, elle a dû observer les habitudes de ses proches. En effet, pour acheter des pagnes de qualité, les populations de Tsévié venaient directement à Lomé. « C’est pour cette raison que j’ai décidé de me lancer dans la revente de pagnes afin de rendre accessible à la population de Tsévié des tissus de qualité ».
SURMONTER LES DEFIS
Les principales difficultés ont été rencontrées au début. Au départ, elle ne disposait pas de boutique et se contentait d’exposer ses tissus devant sa maison, un défi qu’elle a pu relever. Néanmoins Sowu Atsufe estime qu’il est encore trop tôt pour parler de réussite : « Une chose dont je suis sûre, c’est que j’ai fait beaucoup de progrès. Pour cela, il m’a fallu de la persévérance, de la conviction et l’accompagnement du FNFI. »
PERSPECTIVES
« Mon ambition à moyen terme est d’avoir des employés permanents et plusieurs boutiques ici. », espère Sowu Atsufe. Son autre ambition est de dompter le marché des bassines en plastiques.
CONSEIL AUX JEUNES FEMMES
« Ne soyez pas pressées. Les débuts sont toujours difficiles. Vous ne ferez pas forcément des millions de chiffre d’affaires dans les premières années. Moi, J’ai commencé avec 10 000 francs CFA. J’ai connu des moments de stress énormes mais l’envie de réussir était plus forte », rassure-t-elle, et d’ajouter « Allez surtout à votre rythme, et ne brûlez pas les étapes ». Le FNFI à travers ses produits contribue à l’autonomisation des femmes Togolaises en exerçant une influence positive sur leur pouvoir de décision et en renforçant leur statut socio-économique global. Elles sont des milliers comme Sowu Atsufe à être désormais des opératrices économiques qui contribuent à la croissance et au développement de notre pays.