L’année 2015 a donné aux petits agriculteurs et éleveurs bien des raisons d’espérer. En procédant au lancement officiel du produit AGRISEF (Accès des Agriculteurs aux Services Financiers), le Chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé a reconnu expressément que les exploitants familiaux contribuaient à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté. Un peu plus de 6 ans après le lancement de ce Produit, l’impact induit est plus qu’édifiant. De nombreux bénéficiaires ont pu démarrer ou consolider leurs activités agricoles. C’est le cas de Malou Kodjo, agriculteur et éleveur caprin à Kpalimè. Rencontre avec ce bénéficiaire qui fait désormais la fierté de son entourage.
Agriculteur depuis son adolescence, Malou Kodjo ne pouvait présenter aucune garantie et n’avait donc pas de possibilité d’avoir du prêt bancaire pour accroitre sa production. Fin 2013, il décide de se lancer aussi dans l’élevage caprin pour diversifier ses revenus. Il raconte : « les ressources issues de l’agriculture n’étaient pas suffisantes pour combler les besoins de ma famille. Je me suis alors dit pourquoi ne pas essayer l’élevage caprin. J’ai pu acheter un mâle et une femelle pour commencer ». Son objectif est de vendre des caprins adultes entiers au marché. Or, la période de gestation d’une chèvre est de cinq mois et le rythme est de trois mises basses en deux ans. Pour que sa nouvelle activité soit rentable Malou Kodjo avait donc besoin d’un financement pour augmenter le nombre de ses reproducteurs.
A cette époque, l’accès au crédit était encore un des grands problèmes pour les petits éleveurs comme Malou Kodjo. En effet, les établissements financiers du secteur formel hésitaient à fournir des services financiers aux petits exploitants, car ces derniers ont des revenus irréguliers et présentent une capacité de remboursement difficile à évaluer. Et lorsque l’accès au crédit était possible, les taux d’intérêt sont souvent trop élevés et les délais de remboursement, incompatibles avec les modalités d’investissement. Heureusement qu’avec l’avènement du FNFI, le Togo veille à ce que les produits financiers parviennent aux personnes qui en ont le plus besoin, et les petits exploitants agricoles, comme d’autres acteurs de l’économie réelle figurent au sommet de cette liste.
AGRISEF est un crédit maximum de 100.000 FCFA avec une périodicité de remboursement de 1 à 3 échéances. Il cible les petits acteurs du monde agricole, notamment les exploitants, éleveurs (aviculture, ovins, caprins, pisciculture…) et pêcheurs ainsi que les producteurs organisés en coopératives. C’est en fin 2015 que l’aventure de Malou Kodjo avec le crédit AGRISEF débute. « Avec mes crédits AGRISEF, j’ai augmenté de nombre de femelles. Ça m’a permis d’accroitre rapidement la taille de mon cheptel. Je suis fier » nous confie-t-il.
L’immense potentiel entre les mains des petits agriculteurs et éleveurs, est une promesse de sécurité alimentaire locale. Les bénéficiaires du produit AGRISEF le prouvent. « Je peux vous dire que je suis sur chemin de la réussite grâce au produit AGRISEF. Avec mes bénéfices, mes enfants sont tous scolarisés et bien nourris ». Mieux, l’épouse de Malou Kodjo est aussi bénéficiaire du produit AGRISEF et cultive de l’arachide sur 2 hectares.
Comme tout chef d’entreprise, un éleveur doit avoir des projets pour sa ferme, une vision de ce vers quoi il veut aller. Cette perspective va guider ses choix, comme un fil rouge. Malou Kodjo compte agrandir son élevage et surtout investir dans sa chèvrerie moderne. Il a même déjà mené les démarches nécessaires pour avoir le produit Nkodédé du FNFI. « Avec le produit Nkodédé, je vais pouvoir finaliser le bâtiment en construction pour mes animaux. Je vais aussi acquérir des races de caprins que je n’ai pas encore » affirme-t-il.