Pissang Rose : de la précarité à l’autonomisation économique grâce à l’inclusion financière

La fripe constitue un des symboles d’une Afrique en transformation. Elle habille une bonne partie des Togolais et fait vivre une multitude de petits revendeurs locaux. A Blitta (270 km au nord de Lomé, Région Centrale), Pissang Rose est fripière depuis 2017 grâce au produit APSEF du FNFI. Et pourtant, quelques années auparavant, Rose confrontée à la pauvreté aurait pu quitter son pays natal pour être travailleuse domestique dans un pays voisin, un lointain souvenir. Récit d’une belle revanche sur la vie.

LE PARCOURS

Pour le shopping à Lomé, une adresse revient sur toutes les lèvres : marché hedzranawoe. Ce gigantesque marché aux fripes propose vêtements, sacs et chaussures de seconde main à des prix défiant toute concurrence. Rien, pas même le soleil brûlant, ne dissuade grossistes, revendeurs et clients de marchander devant les échoppes. Parmi les revendeurs, certains quittent l’intérieur du pays pour venir s’approvisionner à hedzranawoe.  Pissang Rose, revendeuse à Blitta en fait partie. « J’ai un fournisseur. Quand les fripes arrivent, détaille Pissang Rose, il m’appelle et je vais à Lomé pour acheter des balles. Après, il faut les nettoyer et les réparer avant de les revendre ».

Mais, les premières années de vie de Rose furent pour le moins difficiles. Née dans une famille pauvre, elle quitte les bancs après l’obtention du Certificat d’Etudes du Premier Degré (CEPD) et n’avait pour sortir de la misère, que son ambition et sa solide confiance en elle. « Je me disais que cette précarité ne va pas m’écraser et qu’il y a des personnes qui ont fini par réussir malgré la pauvreté » nous confie-t-elle. Malgré cette témérité, les années passaient sans que sa situation ne s’améliore. En 2011, elle décide alors de devenir agricultrice et de cultiver du maïs. Elle raconte : « mon père m’avait donné un petit champ sur lequel j’ai commencé à faire du maïs. C’était une petite surface donc je n’arrivais toujours pas à m’en sortir ».

Après avoir passé 5 ans à cultiver et à vendre du maïs, elle se dit en 2016 qu’elle a mieux à faire que de rester agricultrice, surtout qu’elle ne dispose pas d’une grande surface. Elle abandonne son champ et souhaite se lancer dans la revente de vêtements fripes. Mais, n’ayant pas de moyens financiers, Rose a d’abord voulu se rendre au Ghana pour travailler comme domestique et pour économiser. Elle hésite, car elle sait que ce métier a des risques. « Je sais que quand tu vas dans un autre pays pour faire ce travail, souvent tu es exploitée et tu travailles dans des conditions indignes, et ça peut même aller jusqu’à des violences physiques et psychologiques » affirme-t-elle.

Son histoire bascule en fin 2016.  En effet, une amie lui conseille d’aller vers le FNFI pour avoir du financement. « Je ne connaissais pas le FNFI. Un jour j’ai parlé de mon idée à une amie et elle m’a dit que je peux réaliser mon rêve avec les produits FNFI » se souvient-elle. Elle suit le conseil de son amie et devient bénéficiaire début 2017. Avec son premier crédit APSEF, elle se rend à Aniè pour acheter des fripes chez un demi-grossiste. Tout n’a pas été facile. Rose avoue avoir été contrainte de changer à deux reprises ses lieux de vente avant que son activité ne décolle réellement. Aujourd’hui, c’est au marché hedzranawoe qu’elle s’approvisionne. « Vous vous imaginez ? J’ai commencé à m’approvisionner à Anié avec le premier crédit FNFI obtenu début 2017. Et maintenant, je vais acheter des balles de 200 mille FCFA à Lomé. Pour moi c’est déjà une réussite » dit-elle avec émotion.

ALLER PLUS LOIN

Forte de sa réussite, Pissang Rose a l’ambition d’avoir un entrepôt et d’agrandir son activité. Bénéficiaire en fin des cycles des produits FNFI, elle est entrain de formaliser son entreprise pour avoir le produit Nkodédé. « D’ici quelques mois, si vous revenez me voir, vous verrez des balles de vêtements dans mon entrepôt », nous lance-t-elle. Et d’ajouter : « l’accès au crédit est important pour nous les femmes. J’ai quitté la précarité et je suis autonome avec l’activité que je mène. Je remercie le FNFI ». Mieux, mère célibataire, elle s’occupe seule de la scolarisation et des soins de santé de son enfant.

Comme Pissang Rose, elles sont des milliers de femmes et d’hommes vulnérables qui réussissent et qui parviennent à faire entendre leur voix grâce aux produits FNFI.

Funfact

Radius with thin border

0 +

Happy Customers

0 +

Project Complete

0 M+

Registered Member

0

Awards Winning