Au Togo, l’explosion démographique des centres urbains et le changement des modes de vie entrainent de nouvelles demandes et exigences des citadins concernant leur alimentation. Ils sont non seulement à l’affût de produits de qualité mais ils recherchent aussi des céréales faciles et rapides à préparer. Si la demande augmente avec un potentiel de marché bien réel, l’insuffisance de l’offre en produits locaux de qualité a souvent contraint les consommateurs à acheter des produits importés. Pourtant, aujourd’hui on trouve de plus en plus de produits élaborés à partir de céréales locales et répondant à ces préoccupations. Parmi les entrepreneurs à l’origine de cette offre diversifiée, ALLI Zariatou, transformatrice de produits céréaliers à Sokodé. Avec l’accompagnement du FNFI à travers le produit Accès des Pauvres aux Services Financiers, APSEF, Zariatou se forge depuis 2017 une réputation qui dépasse son quartier Didawurè. Retour sur cette belle success story.
Ces dernières années, l’agriculture togolaise connaît une production céréalière excédentaire, avec une production d’environ 70 000 tonnes par an selon les chiffres de la FAO. La transformation de ces céréales permet d’y ajouter de la valeur et de générer localement de la main d’œuvre. Justement, ALLI Zariatou est responsable d’une unité de transformation céréalière à Sokodé. Elle offre, comme elle l’explique « une alimentation saine et thérapeutique à travers des produits transformés de qualité ». Mais au départ, Zariatou était vendeuse de bouillie Aklui. C’est par passion qu’elle opte finalement pour la transformation des céréales, notamment du maïs, du mil et du sorgho. « C’est une activité qui me plaisait depuis. Je sais que tout le monde n’a plus le temps d’acheter des céréales, les faire sécher puis écraser. Je me disais donc depuis ma jeunesse que vendre des céréales transformées serait une activité certainement rentable », confie-t-elle.
Grâce à l’appui du FNFI, à travers le produit APSEF, le tout premier produit lancé en avril 2014, Zariatou achète ses premières céréales destinées à la transformation puis à la vente, en février 2017. Très rapidement, elle réussit à améliorer la qualité de ses produits et à mieux se positionner sur le marché. Elle raconte : « le début n’était pas fameux. Mais, avec les critiques et les conseils, j’ai pu améliorer la qualité de mes produits ». Pour elle, il est utile de prendre en compte les suggestions des consommateurs pour offrir des produits de qualité. Elle indique avoir su intégrer les exigences des consommateurs en termes d’hygiène.
ALLI Zariatou prouve qu’elle pouvait, avec de petits outils et de la rigueur, proposer des produits adaptés à la demande. La capacité de cette femme pourtant peu instruite à opérer des innovations et à s’inscrire dans une logique de mobilisation de crédits avec le FNFI pour propulser les affaires a aussi constitué un facteur de sa réussite. En effet, il faut dire qu’en dépit d’un esprit entrepreneurial avéré, des femmes doivent faire face à de nombreuses contraintes. Avec le FNFI, ces femmes, qui rencontraient des difficultés pour démarrer ou bien mener les Activités Génératrices de Revenus, bénéficient depuis 2014 de produits financiers adaptés. Zariatou témoigne et remercie le gouvernement Togolais pour cette initiative qui ne cesse d’impacter durablement. « La vie des femmes avant le FNFI était compliquée. Aujourd’hui grâce au FNFI, toutes les femmes peuvent s’en sortir et réussir ». Et elle ajoute : « C’est grâce à ce financement que je me suis autonomisée et j’aide aujourd’hui mon mari pour les dépenses dans le foyer. Surtout pour la scolarisation des enfants. Je remercie le FNFI ».
Malgré sa modeste réussite, ALLI Zariatou demeure ambitieuse. Pour elle, le développement va continuer à entrainer une évolution des habitudes et styles alimentaires avec une demande croissante en produits transformés, plus rapides et faciles à préparer. Son objectif désormais, bénéficier du produit Nkodédé pour renforcer son activité. « Les équipements, les emballages et étiquettes en plus de quelques formations vont me permettre d’améliorer la qualité et d’augmenter la rentabilité de mes produits transformés. Je compte sur le produit Nkodédé pour franchir ce cap », affirme-t-elle. Les Nano-entreprises et Microentreprises de transformation domestiques détenues par des femmes ont un rôle un important à jouer pour la sécurité alimentaire de notre pays. Le FNFI porté sur les fonts baptismaux depuis 8 ans est aux cotés de ces femmes non seulement pour leurs permettre de voir les revenus augmenter mais aussi de renforcer leur résilience aux chocs.