KODZA Afi : une femme résiliente qui réussit à s’autonomiser malgré son décrochage scolaire à la suite d’une grossesse

Tomber enceinte alors qu’on est aux études, c’est souvent difficile à accepter. Car, rares sont les cas de grossesse vraiment planifiée durant cette période charnière de formation professionnelle. En gérant convenablement les événements, il s’avère souvent envisageable de poursuivre ses études, parfois même jusqu’à terme. Mais, les aléas de la vie font que certaines femmes sont obligées de quitter les bancs et de se marier. C’est le cas de KODZA Afi. Une décision difficile qui met en jeu son avenir professionnel et son indépendance financière. Pourtant, grâce au FNFI, cette femme résiliente a su rebondir et détient désormais une boutique de vente d’ustensiles de cuisine et d’alimentation générale. Retour sur son histoire

PARCOURS

Toutes les filles ont droit à l’éducation, indépendamment de leur grossesse, de leur statut matrimonial ou de mère. Mais chaque année, des milliers d’adolescentes qui tombent enceintes quittent les bancs alors qu’elles devraient être en train d’apprendre l’histoire, l’algèbre et les compétences de la vie quotidienne. Souvent parce qu’après l’accouchement, elles sont confrontées à de nombreux obstacles sociaux et financiers entravant la poursuite de leur éducation formelle. C’est le cas de KODZA Afi dans la région des Plateaux au Togo. « Je tenais à finir mes études pour avoir un travail bien rémunéré. Mais, l’accouchement combiné aux difficultés financières ont fait que j’ai dû quitter les bancs en classe de troisième » confie-t-elle.

Très rapidement, KODZA Afi réfléchit à la suite. Elle a donc repensé entièrement son mode de vie, son organisation future, avec les obligations nouvelles qu’apporte la naissance de son enfant. C’était important pour elle de ne rien laisser au hasard. Elle raconte : « je ne voulais pas me contenter d’un rôle de femme au foyer. Ce n’est pas possible. Même avant l’accouchement j’ai commencé à réfléchir ». Comme des centaines de milliers de femmes Togolaise, elle opte pour une Activité Génératrice de Revenus. Une AGR est une activité commerciale qui consiste à vendre des biens et / ou des services marchands au profit d’une entité ou d’un groupe d’individus. Sa mise en œuvre nécessite des moyens humains, mais aussi et surtout financiers. Pour se lancer, KODZA Afi avait donc besoin de financement.

Heureusement qu’au Togo, grâce à la vision du Chef de l’Etat, l’accent est mis depuis 2014 à   travers le FNFI sur l’amélioration de l’accès des femmes aux produits et services financiers pour les aider à transformer leur vie. Chaque jour, des femmes Togolaises démontrent qu’elles peuvent créer des entreprises à partir de très peu de capital, constituer des réseaux pour tirer le maximum de profit de ressources minimales et assumer des responsabilités.  KODZA Afi fait désormais partie de ces femmes succès stories du FNFI. C’est en 2015 qu’elle obtient son premier crédit de 30 000 FCFA avec lequel elle démarre devant le domicile de son mari la vente du divers, notamment de produits alimentaires.

Pour réussir à transformer leur vie et leurs moyens de subsistance, les femmes ont besoin de plus qu’un simple accès aux services et aux produits financiers : elles doivent être en mesure d’en tirer parti. Cela peut signifier aider les femmes à accroître leurs connaissances financières afin qu’elles puissent faire une utilisation stratégique des services et des produits financiers. KODZA Afi en a bénéficié. Voici ce qu’elle dit : « Les séances d’éducation financière du FNFI m’ont beaucoup aidé. J’ai appris à mieux gérer notamment ». Au-delà des produits financiers, le FNFI tient donc également compte des obstacles qui peuvent empêcher les femmes d’exploiter le potentiel de l’inclusion financière pour améliorer leur vie, et y réagir de façon créative.

L’histoire de KODZA Afi nous montre une fois encore que dans nos communautés, la pauvreté est due notamment à l’exclusion financière. Elle s’est affranchie de la pauvreté. De petite baraque de vente du divers, elle détient aujourd’hui une boutique de vente d’ustensiles de cuisine et d’alimentation générale. Et ce n’est pas tout. Bénéficiaire en fin des cycles des produits FNFI, elle a également obtenu un crédit de 3 millions FCFA avec le produit Nkodédé. Avec ce fonds, elle a notamment agrandi son commerce.

SURMONTER LES DEFIS

KODZA Afi a pu heureusement compter sur le soutien de la famille et de son conjoint dans les moments difficiles.  Cette grossesse aurait pu changer radicalement sa vie et fait d’elle une femme au foyer vulnérable à la pauvreté et à l’exclusion. Mais, parce qu’elle a pu avoir du financement pour démarrer une AGR, ses perspectives économiques n’ont pas été compromises. Désormais mère de 4 enfants, elle gagne bien sa vie, ce qui rehausse également son statut au sein de son foyer et de la communauté, et lui confère davantage d’autorité. « Je vous avoue que je fière de ce que je suis devenue malgré cette grossesse précoce. Je suis autonome et mes enfants ne manquent de rien. Je remercie le FNFI ».

CONSEIL AUX FEMMES ET OBJECTIFS

KODZA Afi rêve notamment de multiplier ses boutiques de vente d’ustensiles et d’alimentation générale. Aux femmes Togolaises, elle donne des conseils : « il vous faut du courage pour réussir. Avoir un enfant trop tôt n’est pas synonyme d’échec.  Au Togo aujourd’hui, une femme qui veut s’autonomiser par une activité peut compter sur le FNFI »