Le Togo confirme son cap vers l’inclusion financière totale

La ministre du Développement à la Base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes  a présidé ce jeudi à Lomé une cérémonie solennelle placée sous le thème ‘’Cap sur l’inclusion financière au Togo’’. Cette cérémonie, activité inscrite au programme de la semaine nationale de la microfinance édition 2014 ouverte lundi, a été  l’occasion pour les personnes ayant déjà bénéficié du crédit ‘’Accès des Pauvres aux Services Financiers APSEF’’ de partager avec Victoire Tomégah Dogbé leurs expériences d’amélioration de leurs conditions de vie depuis l’obtention du crédit.

L’on notait la présence à cette cérémonie du ministre de l’environnement et des ressources forestières, du représentant résident du FMI au Togo Werner Keller, de la coordonnatrice résidente du système des nations unies au Togo et des partenaires techniques et financiers du Togo.

Egalement présents à cette cérémonie solennelle des délégations des institutions et fonds en charge de la promotion de la finance inclusive des pays africains, des préfets, des chefs traditionnels ainsi qu’une immense foule des braves femmes et hommes venus de Lomé et de ses environs. Cette cérémonie solennelle ‘’cap sur l’inclusion financière’’ était en effet l’occasion pour les bénéficiaires du crédit APSEF venus des 5 régions du pays de faire des témoignages vivants et éloquents qui prouvent que le crédit APSEF s’il est bien géré peut permettre de changer considérablement les conditions de vie des populations vulnérables.

‘’Je suis retranchée dans la préfecture de Kpendjal dans le nord profond du Togo. Dans ma situation de pauvreté et de précarité avancée, j’avais vraiment le sentiment que j’étais laissé pour compte. Mais depuis janvier dernier avec le lancement du FNFI ma vie à pris un coup bien meilleur. Je fais partie des premières femmes à obtenir le crédit auprès de COOPEC SIFA à Dapaong. Avec le crédit que j’ai reçu, j’ai entamé la fabrication de savon liquide et la vente de boisson pimentée. J’avoue que je fais de très bons chiffres d’affaire et en toute honnêteté c’est bien la première fois que j’arrive à payer l’écolage de mes enfants sans difficulté. Je suis désormais une femme bien épanouie car je subviens aux besoins immédiats de ma famille. Les femmes pauvres ont désormais toutes les raisons d’espérer en un avenir meilleur et radieux. J’ai aussi compris que cet argent n’est pas cadeau mais un crédit qui se rembourse dans un délai de six mois. Raison pour laquelle j’ai déjà entamé le remboursement de mon crédit et je suis bientôt à la fin. Je voudrais pour finir saluer la volonté du Chef de l’Etat et partant de tout son gouvernement pour les efforts entrepris en faveur d’une finance qui n’exclut personne’’,  a laissé entendre Mme Yendouban Lamboni, visiblement soulagée.

A l’instar de dame Lamboni, tous les autres bénéficiaires qui sont venus de Tchékpo (Préfecture de Yoto), Glito (Préfecture d’Anié à la frontirere avec le Benin), Akparé (Préfecture de l’Ogou), Sokodé (Tchaoudjo) et Défalé (Préfecture de Doufelgou) ont vraiment le sentiment que le FNFI ainsi que son premier produit APSEF a considérablement amélioré leur vécu quotidien.

‘’Je voudrais souhaiter que la finance inclusive au Togo devienne en Afrique un modèle basé sur de vraies performances techniques, financières et sociales et ancré dans la transparence et la protection des clients et que nos concitoyens soient heureux de participer aux services financiers de base’’, a indiqué Victoire Tomégah Dogbé.

Lancé en avril dernier, le produit APSEF, le tout premier du FNFI,   devra toucher 300.000 personnes avant la fin de cette année par l’intermédiaire des prestataires de services financiers, notamment les institutions de microfinance partenaires du FNFI. Au total, 2 millions de Togolais pauvres devraient bénéficier des produits subséquents du fonds afin de se soustraire des difficultés de la vie quotidienne et ainsi, améliorer leurs conditions de vie.

Le crédit APSEF est un  un crédit de 30.000 F CFA maximum par personne. en bénéficier, le demandeur doit faire partie d’un groupe solidaire de 4 personnes minimum et 6 personnes maximum. Les membres du groupe solidaire formé servent eux-mêmes de garantie les uns pour les autres. Aucune autre garantie ne sera exigée au demandeur du crédit.

Avant le déblocage du crédit, le demandeur doit obligatoirement suivre une formation en gestion de crédit et d’activités génératrices de revenus auprès des institutions de microfinance partenaires du FNFI. Le crédit APSEF doit être obligatoirement remboursé dans un délai de 6 mois.

Pour un crédit d’un montant de 10 000 F par exemple, l’intérêt est de 250 F CFA. Pour un crédit de 20 000 F, l’intérêt est de 500 F CFA.

Celui qui prend un crédit de 30.000 F ne versera qu’un intérêt de 750 F CFA. Une épargne de 450 F CFA lui sera réservée s’il rembourse son crédit à temps dans les 6 mois. Il pourra bénéficier d’un deuxième prêt maximum de 30 000 F, d’un troisième prêt maximum de 50 000 F et d’un quatrième prêt maximum de 50 000 F CFA. Les frais d’adhésion pour tout demandeur sont fixés à 1000 F CFA. Cette somme servira à l’établissement de sa carte de membre.

Le demandeur devra aussi payer une assurance de 150 F s’il désire prendre un crédit de 30 000 F ; ou encore une assurance de 100 F s’il souhaite obtenir un crédit de 20 000 F, ou encore une assurance de 50 F dans le cas où il souhaite obtenir un crédit de 10 000 F CFA.

Rappelons que le secteur de la microfinance s’est développé rapidement au Togo au cours des dix dernières années avec une clientèle qui est passée de 62.400 bénéficiaires en 1995 à 312.995 en 2004 puis à 1.333.934 au 30 juin 2013. Cependant, ces Systèmes de Financement Décentralisés sont inégalement répartis sur le territoire national, éloignant du coup les populations des services financiers de proximité du fait d’insuffisance de mécanismes d’accès à distance aux services financiers. Le FNFI devra prendre également en compte les questions de ressources à coûts raisonnables pour les crédits mais aussi la garantie des opérations sur les activités jugées risquées.

Kevin Dassa